Cette exposition, émaillée de pièces originales parfois inédites et d'archives audiovisuelles, vous convie à redécouvrir un itinéraire intellectuel exceptionnel aux résonances très contemporaines.
Figure de l'intellectuel engagé, François Mauriac a traversé le siècle en "jetant son prix Nobel dans la bataille" pour soutenir les grandes causes de son époque : accueil des réfugiés de la guerre civile espagnole, soutien à la Résistance, engagement en faveur de la Décolonisation, mais aussi attention constante aux Droits de l'Homme, à la justice et sensibilité à l'environnement.
Publiés dans plus de 300 titres de presse, ses textes illustrent le parcours d'une des grandes figures intellectuelles du 20e siècle.
Cette exposition s'accompagne de la mise en ligne d'un blog dédié en cliquant ici.
▶️ EXTRAIT D'UNE DES SECTIONS DE L'EXPOSITION PRÉSENTÉE DANS LE BLOG : Mauriac journaliste
"Un bon journaliste est d’abord quelqu’un qui réussit à se faire lire" selon François Mauriac
La carrière de journaliste de François Mauriac est assez précoce. Il participe à des revues de la jeunesse catholique sociale comme Le Sillon de Bordeaux ou La Revue Montalembert et devient critique de poésie pour La Revue du temps présent en 1910.
Tout au long de sa vie il collabore à plus de 300 titres de presse, de genre et de tendances variés, alternant les chroniques littéraires et politiques et abordant tous les sujets. Il fonde en 1912 une revue littéraire avec Robert Valléry-Radot : Les Cahiers de l’amitié de France. En parallèle, il écrit dans Le Journal paroissial de Clichy où il critique l’anticléricalisme radical.
C’est au Gaulois qu’il commence sa carrière dans les grands quotidiens nationaux, entre 1919 et 1922. Il y incarne le courant chrétien progressiste. Il donnera des chroniques littéraires régulières à La Revue hebdomadaire entre 1919 et 1923 puis à la Nouvelle revue française et aux Nouvelles littéraires. A partir de 1930, Mauriac écrit dans d’autres grands quotidiens : Le Jour, Le Temps, Gringoire (il en est l’envoyé spécial à Rome pour les accords Mussolini-Laval), et enfin Le Figaro avec lequel il collabore pendant plus de 30 ans.
Les troubles de l’Entre-deux guerres exacerbent sa conscience politique et chrétienne : il met sa plume au service de la liberté. Mauriac se tient en dehors des partis et collabore à la revue dominicaine Sept. Ce titre étant interdit par le Vatican en 1937, il participe à la fondation de Temps présent. Après la guerre, Mauriac veut s’exprimer en dehors des nouvelles revues littéraires fortement ancrées à gauche comme Les Lettres françaises ou Les Temps modernes qui dominent la vie intellectuelle d’après-guerre : il choisit La Table ronde pour porter ses valeurs, en espérant en faire une nouvelle NRF, la revue littéraire d’excellence d’avant-guerre. Son anticolonialisme le mène finalement à rompre avec cette revue. Il débute alors une deuxième carrière. De 1953 à 1970, à L’Express puis au Figaro littéraire, il tient une chronique quotidienne pour laquelle il invente le terme de « Bloc-notes » et qui est à la fois un « journal intime à l’usage du grand public », un billet d’humeur et une lettre ouverte. Il tient aussi une chronique de télévision. Mauriac prend « le journalisme au sérieux » : ses écrits journalistiques ont contribué à sa reconnaissance par le grand public au même titre que ses romans et essais.
En savoir plus : https://bibliotheque.bordeaux.fr
Salle d'exposition niveau rez-de-rue
Jusqu'au dimanche 14 février 2021.
Écoutez Matthieu Gerbault, Responsable du Service Patrimoine et conservation de la Bibliothèque Mériadeck.
Interview réalisée par Frédéric Dussarrat