De surprenants personnages déambulent dans la ville et se mêlent à notre quotidien.



En 2017, le Ministère de la culture créait le label « le musée sort de ses murs ». Ce label s’appuyait sur le constat suivant : les musées se doivent d’aller activement à la rencontre des publics qui ne franchissent pas spontanément leurs portes. Ce constat est partagé par le musée des Beaux-Arts de Libourne dont les collections permanentes, à l’inverse des expositions très fréquentées et bien identifiées, sont encore trop peu connues des habitants de la ville et des environs.

En juillet, le musée des beaux arts de Libourne sortait de ses murs grâce à une animation en réalité virtuelle, organisée sur les berges de la Dordogne, qui proposait au jeune public de découvrir l’évolution des quais de la ville depuis une représentation peinte au 18e siècle, jusqu’à nos jours.

A partir du mois d’août jusqu'à fin septembre 2020, une seconde opération est mise en place : le musée laisse s’échapper dans les rues de la bastide les personnages de ses tableaux. Imprimées à taille humaine, les silhouettes de ces personnages déambulent désormais parmi les passants, touristes et locaux. Car l’art ne doit pas être déconnecté du quotidien.

Les scènes représentées dans les tableaux ne sont pas conservées dans les musées uniquement pour leur qualité esthétique et leur représentativité artistique, mais parce qu’elles nous racontent des histoires, nous parlent d’époques, certes révolues, mais qui nous permettent de mieux comprendre la nôtre. Le but est de rendre ces œuvres plus humaines en les mêlant à la foule et à nos modes de vie contemporains.

Nous retrouvons, ainsi, une Marie-Antoinette en maman attentive qui promène son bébé dans le jardin Robin et attend sur le banc un interlocuteur avec lequel entamer une discussion.

La duchesse d’Angoulême, quant à elle, en femme indépendante, fait du lèche-vitrines dans la rue piétonne, ornée de son plus beau panache.

La reine Blanche de Castille, de son côté, invite les voyageurs à faire halte à Libourne à l’entrée de la ville, rue Thiers.

Au pied de la tour du vieux port, Christophe Colomb guette l’arrivée des bateaux, pendant que la muse de l’astronomie, compas à la main, surveille le ciel et ses augures.

N’oublions pas les deux enfants, nés sous le pinceau du peintre Antonio Amorosi dans la première moitié du 18e siècle, qui se sont timidement donné rendez-vous sur le parvis de la médiathèque ; ni l’épouse du peintre Willem van Hasselt qui attend avec sa fille l’ouverture de la librairie Madison ; ou encore ce vieil homme et son chien qui assistent tranquillement aux parties de pétanque sur le boulodrome.
 
Enfin, le public ne manquera pas de croiser Mab, le chien de Madame Jean Fourcaud-Laussac, échappé d’un tableau de René Princeteau.

Un jeu s’instaure, alors, avec le public qui peut détourner, scénariser les rencontres avec ces personnages incongrus. Il lui est également possible de remplacer ces personnages échappés du musée en se mettant en scène grâce à des tableaux reproduits sous forme de passe-têtes installés au niveau du square du 15e Dragon et de la place Decazes.

Et bien sûr l’équipe sera heureuse d’accueillir les visiteurs dans les salles du musée pour leur montrer les œuvres originales dont sont extraites toutes ces silhouettes. Des visites commentées tout public sont organisées les mercredis à 11h et un jeu de piste jeune public à la recherche de ces silhouettes est proposé tous les mardis et jeudis du mois d’août pour les individuels, et les mercredis pour les centres de loisirs.

Toutes les animations conçues par le musée sont gratuites, ainsi que l’accès à ses collections, et ce afin de permettre à tous de profiter de ce patrimoine qui contribue à la richesse de Libourne. 

Retrouvez les œuvres sur https://www.libourne.fr/information-transversale/actualites/des-silhouettes-dans-la-ville-1225


Écoutez Anne-Marie Priegnitz, adjointe au maire déléguée à la Culture et à la Laïcité.

Interview réalisée par Frédéric Dussarrat