Brillante démonstration du rapport entre l'imagination créatrice de Goya et cette pensée théorique, l’exposition est composée d’une sélection de 41 estampes issues des trois principales séries de Goya, les Caprices, les Désastres de la guerre, les Disparates.
La physionomie, littéralement la « connaissance de la nature », concerne l'évaluation du caractère humain à travers l'étude des traits physiques. Ce concept d'une adéquation entre le corps et l'âme qui remonte à l'Antiquité, en particulie r avec Platon et Aristote, ressurgit dans la pensée à partir du XVIIe siècle. Certaines théories de cette pseudo-science s’appuient sur des siècles de tradition littéraire et illustrative. Elles voudraient établir les fondements d’une discipline permettant de déterminer les traits psychologiques d’une personne en s’appuyant simplement sur la forme de son visage, ou de proposer des analogies possibles se rapprochant de l’apparence de tel ou tel animal.
L’exposition met en parallèle les visages gravés par Goya avec les traités de physiognomonie de l’époque que l’artiste a pu lire, ces ouvrages étant très largement diffusés auprès de toutes les classes sociales. Il s’agit notamment de Traité du Rapport de la Figure Humaine avec celle des Animaux, 1671, de Charles Le Brun, de L’Art de connaître les hommes par la physionomie (1775-1778) du théologien suisse Lavater, et d’autres ouvrages présentés sous la forme d’un court film réalisé par leconcepteur/commissaire de l’exposition, Juan Bordes, directeur de la Chalcographie nationale de Madrid.
Elle accompagnée d’agrandissements photographiques de visages des personnages représentés. Les gravures et détails photographiques sont regroupés en trois grandes sections :
- la physiognomonie animale,
- la physiognomonie dégradée et caricaturée,
- la physiognomonie pathologique.
Proposée en partenariat avec l’Instituto Cervantes de Bordeaux, cette exposition de gravures de Franscisco de Goya y Lucientes est réalisée par la Chalcographie nationale de l’Académie royale des Beaux-Arts de San Fernando à Madrid, au gmentée d'un portrait peint de Goya appartenant à la collection du musée des Beaux-Arts de Bordeaux. Pour cette première étape française, elle s’inscrit dans le programme de la Fête nationale de l’estampe (le 26 mai 2019) à laquelle le musée s’associe pour la troisième année consécutive.
En savoir plus : http://www.musba-bordeaux.fr/
Du jeudi 23 mai au lundi 23 septembre 2019,
Musée des Beaux-Arts, Bordeaux.
Écoutez Juan Bordes.
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Interview réalisée par Frédéric Dussarrat