Conçue d'après le livre d'Anne Sinclair, en hommage à son grand-père Paul Rosenberg, elle retrace la spoliation, en 1941, d’une partie de la collection que ce grand marchand d'art avait déposée à Libourne.
Au milieu des tableaux de Picasso, de Braque ou Laurencin, le visiteur comprend aussi la puissance de l'art moderne et pourquoi les nazis le qualifiaient d'art « dégénéré ».
Tout à la fois reflet d’un épisode sombre de la ville de Libourne et rendez-vous majeur, l’exposition « 21, rue de la Boétie-Libourne » s’annonce déjà comme le temps fort artistique de l’automne 2018.
Initiée par le musée des Beaux-Arts de Liège (Belgique) en 2016, puis l’année d’après à Paris, au musée Maillol, elle rend hommage au célèbre marchand d’arts Paul Rosenberg, grand-père de la journaliste Anne Sinclair, dénoncé et spolié durant la Seconde Guerre mondiale.
A travers cet événement, le maire de Libourne, Philippe Buisson a voulu assurer un travail de mémoire. Celui qui consiste à rappeler les douloureuses vicissitudes de la vie du collectionneur, qui a choisi Libourne pour mettre 162 de ses œuvres à l’abri dans l’un des coffres de la Banque nationale pour le commerce et l’industrie de Libourne pensant qu’elles seraient bien gardées.
C’était sans compter sur une dénonciation, puis en avril 1941, tandis que Paul Rosenberg et les siens avaient réussi à fuir vers les Etats-Unis, le vol par les nazis de ses biens entreposés au même endroit que certaines œuvres appartenant à son ami George Braque. Sa galerie, située au 21, rue de la Boétie dans la capitale occupée, fut elle aussi pillée.
En collaboration avec la société Tempora, chef d’orchestre des expositions liégeoise et parisienne et le scénographe Peter Logan, Thierry Saumier, directeur du musée des beaux-arts de Libourne a opté pour un parcours didactique en cinq étapes.
Plus modeste en taille que les précédents, l’accrochage libournais concerne principalement des œuvres ayant transité par le coffre de la BNCI.
Parmi elles, le fameux portrait d’Anne Sinclair par Marie Laurencin, et un Picasso sublime de madame Rosenberg avec sa fille sur les genoux, première toile en quête de laquelle se mettra Paul Rosenberg à l’issue du conflit. Prêtés par des collectionneurs privés suisses ou monégasques mais également par le musée Picasso ou celui de Berlin, les tableaux ne furent pas simples à réunir. Pour répondre aux œuvres exposées, mais aussi remonter le fil de l’histoire, des images d’archives en grand format, des extraits de films et autres exemples d’art nazi ponctueront le cheminement de salle en salle.
En savoir plus : http://www.ville-libourne.fr/mes-loisirs/150-le-musee.html
Du samedi 27 octobre 2018 au samedi 2 février 2019,
Chapelle du Carmel, Musée des beaux-arts, Libourne.
Écoutez Thierry Saumier.
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Interview réalisée par Frédéric Dussarrat