Lors des opérations de récolement des collections, l'équipe du musée a mis au jour un tableau représentant "Atalante et Hippomène", considéré comme le chef-d’œuvre du grand peintre italien dont deux versions sont conservées au musée du Prado à Madrid et au musée national de Capodimonte à Naples.
Donné au musée en 1949, ce tableau était jusqu'alors considéré comme une copie du XIXe siècle. Cependant, l'expertise croisée de Caroline Fillon, directrice du musée, et de Sophie Jarrosson, restauratrice de peinture, a rapidement révélé la qualité artistique exceptionnelle de cette œuvre.
Le mythe d’Atalante et Hippomène
Atalanta est une vierge chasseresse à qui un oracle a prédit une vie malheureuse en cas de mariage. Elle défie alors tous ses prétendants de la battre à la course, activité dans laquelle elle n’a pas d’égal. Si le prétendant gagne, il peut l’épouser. S’il perd, il meurt. Le jeune Hippomène utilise une ruse : grâce à Aphrodite, il se procure des pommes d’or cueillies dans le jardin des Hespérides et pendant la course les jette sur le chemin. Atalante se baisse pour les ramasser et Hippomène en profite alors pour la dépasser et remporter la victoire. Atalante accepte donc de l’épouser.
Guido Reni traite le sujet avec beaucoup de modernité : cadrage serré, personnages qui occupent tout le premier plan, travail sur les diagonales et le croisement des jambes qui anticipent l’issue de la course, mise en exergue des corps. "Atalante et Hippomène" est l’une de ses créations les plus connues dans le monde.
Une restauration d'envergure
La restauration, réalisée en public jusqu’au 15 juin, à la Chapelle du Carmel de Libourne, permet de partager cette enquête artistique avec le grand public, renforçant ainsi l'accessibilité de la culture et du patrimoine.
En savoir plus : https://www.libourne.fr/culturelle/musee-des-beaux-arts
Caroline Fillon, directrice du Musée des Beaux-Arts de Libourne.
Interview réalisée par Frédéric Dussarrat